lundi 28 juin 2010

cheval

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C'est bien et mal
comme une force électrogène
qui mène sans arrêt
le train
et nos bagages
quand nous cherchons des gares et des bas-côtés
les yeux flottant dans la gaze grise des villes inversées

et rien qui nous fasse descendre en marche ou même tomber
par une fente (qui s'ouvrirait) dans le flanc juste une seconde
juste pour soi pour le laisser glisser et naître
celui qu'on est
qui vaut de vivre.

debout un peu sonné et seul
meurtri par cet événement
faire adieu de la main au point rouge qui s'efface
dans sa vitesse d'enfer.

être oublié être une personne
au bord de la clairière avec le cheval au cou arqué.

et commencer la marche
sur les cailloux bruns dans l'odeur de fer
et de campagne intime, dans l'humidité montante
le dévoilement d'une partie de l'été : colza fluo, maniaquerie des [poteaux.



2 commentaires:

lutine a dit…

J'ai toujours eu peur de me coller à ces portes, elles sont ventouses, et mon corps s'est refusé de s'y appuyer, c'est comme les toilettes dans lesquelles il y a un bruit d'enfer. Ces images je les connais, j'ai toujours eu peur, je me souviens. J'aime ces textes sur les trains, ils me rappellent des souvenirs entre Dordogne et Paris, je me vois sur la banquette et les pensées défilent. Merci pour le voyage.

Claire a dit…

Je voyais plus une sorte de fente magique qui s'ouvrirait et dont on glisserait comme le baleineau hors de la baleine. Ce n'est pas un poème d'angoisse, plutôt de désir, pour moi ; mais bien sûr il y a une ambiguïté.
merci lutine