lundi 26 avril 2010

.


.

Premier jour, rêve

qui se glissait par l'escalier
de ciment derrière la maison
montait sans toucher la rampe.
Frappait et aussitôt entrait.
C'était toujours dans une journée immobile et stérile
sa venue en faisait une bulle d'eau
teintée de ciel
(boisson qu'on n'a jamais bue dans la solitude).
Elle recommençait à couler
jusqu'à son terme,
franges d'arbres plongeant dans le noir.

C'était pris dans les feuillets
c'était replié
et ses doigts tournaient dans le rêve
dans la lumière baissant
bientôt on n'y verrait plus
ni page ni enchanteur.





lundi 19 avril 2010

lundi 12 avril 2010

Levant

.







Si je jette un dernier regard en arrière (au moment où on quitte l'île)
c'est pour celui qui
- très loin - nu et brun
mesurait la hauteur de l'eau
sondait sa transparence verte.
En dessous comme une grande écharpe,
noyés,
les rochers couverts d'herbe et le sable blanc.
l'eau, contraire du soleil.
Je le devine à peine de si loin
Droit, figurine
portant au milieu de lui ce blason noir centré de pâleur.
c'est la dernière image de mon enfance
Debout au bord de l'île de l'enfance
son corps jette violemment en avant le bateau.

presque rouge

.








Une flamme presque rouge, dans l'espace incolore du froid.
gazeuse et rouge.
Une flamme pour prisonnier Une idée de feu qui traverserait les
vêtements et la tension musculaire et qui voyagerait
à travers l'espace
Une idée qui serait aussi une réalité qu'on peut avoir pour soi.
Ce qu'on voit naître, parfois,
sans y avoir pris aucune part.

Squelette







De temps en temps me vient vraiment l'idée de mon squelette.
Avant cela me faisait peur mais
peu a peu
l'idée de cette architecture mobile,
intérieure et pourtant si perceptible,
l'idée des articulations, des ligaments
sous la peau
et l'obéissance de ce corps
me plaisent comme une maison d'enfance qu'on n'a pas perdue. Me plaisent maintenant qu'il lui arrive de me faire un peu mal.
Comme une personne pleine de prévenance,
qui vous comprend et qui parle de ce qu'on commencerait a comprendre.