dimanche 13 mars 2011

trop présente pour l'évoquer

.

c'était possible au fond d'un grenier froid
ou sur des routes très droites,
mais je l'ai perdu de vue.

c'était un tableau :
un chevreuil mort qui ouvrait l'oeil
sur son lit de feuilles beiges -
des chênes au dessus
et la lueur d'un vert si faible
descendant sur son front à l'aube,
quelque chose à côté du corps couché.

ou un jardin -
où je l'ai vu lové, se glissant
dans la forme du pétale
pourpre tombé d'une table en fer.....
on ne saurait pas dire d'où vient
cette lueur noyée dans le soir

ni
qui était dans le buisson
qui avait cessé d'errer,
qui était en repos ?





2 commentaires:

lutine a dit…

c'était une sculpture sur la cheminée, un cerf et une femme nue, sur un socle de marbre noir et blanc, et je rejoins le titre et l'écriture, un jour viendra.

Claire a dit…

moi j'ai été surprise par ce qu'a donné cette photo, prise à travers la vitre d'un train, et j'ai pensé au buisson de Moïse. Alors ce poème c'est comme rechercher ce qu'est "l'esprit", ou le "souffle", cette présence à côté des morts.

Mais chacun explore quelque chose qui le renvoie à des interrogations essentielles.
C'est la deuxième fois que tu fais allusion à cette statue d'enfance.