dimanche 5 septembre 2010

bâtons noirs

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C'est ce monde-là qu'on voulait, avec ses signes de désordre, ses causes opaques, celui qu'on ne connaît pas, qui se déchirerait sous les doigts. Se livrant de lui-même pour aussitôt se retirer, fuyant sans cesse.
Les couleurs y sont entièrement mélangées et donc invisibles, l'heure est sans indice. il fait jour sans aucune ombre.
Le sol est encore présent ainsi que le bas et le haut. la soie du monde crisse sous le stylet d'un scribe caché, inspiré......et une voix verticale, à intervalles réguliers crie, des cris noirs......
mais dans le même temps, chantante, elle habite l'espace, sans discontinuer.
A cause d'elle, on se tient debout, on marche même bancal, et on n'a cherché aucun trou où se réfugier, disparaître.
La pesanteur, la sensation du fin brouillard sur les joues, la buée imprégnant la laine des vêtements, l'idée du jour qui se lève, et les hauts pylônes presque mouvants dans le flou triste du monde
où cette voix sans mots projette son sentiment avec une telle violence, brièveté, et pénètre aussi.......il n'en faut pas plus pour qu'on puisse vivre, respirer, marcher, ou pourquoi pas ? planer.







(KOOLHYDRAAT 2, d i v)