jeudi 27 mai 2010

T.G.V. I

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Un velours de fin de nuit, la main qui ferme la porte et cette entrée dans l'air frais, dans le blanc du matin ;
une pellicule d'eau sur le trottoir.
Prendre le train et traverser
de haut en bas toute la France ses combes vertes ses petits jardin familiaux au dessus desquels
descend en diagonale frileuse,
puis se perd
le vol du papillon blanc solitaire.
Voir les châteaux voir tous les gens
qui partagent sans parler
votre espace
et la fin quand tout se rassemble
dans la laideur expressive
des abords
de la fin du voyage.

mercredi 19 mai 2010

Point de nuit


Je vous écris,
comme si le bateau s'était mis en marche le long du quai dans la nuit,
et que j'étais occupée pendant ce départ......Alors,
quand j'ai pu me rendre sur le pont supérieur
la nuit avait déjà tout rempli.
Ceux du quai l'ont quitté depuis longtemps, ont rejoint leurs maisons
et on commence déjà à leur parler
du fond
du fond de la séparation
s'élargissant.

Je m'aperçois que j'ai toujours vu le motif
tandis que se déroulait l'histoire :
trame de ce qui arrive et lisse de ce qui n'arrivera pas. Comme une tapisserie dédiée au rêve, à l'éternité friable et vivace,
et qui pourtant continue
- est - sans aucun doute.
Je savais que c'était l'espace
de cet étrangeR pays du désir... et que rien ne serait vrai.
Et mon corps parlait (pour lui-même) à sa façon devant moi
qui pourtant suis sa propriétaire, son habitante
et même qui SUIS LUI.

Il dit toujours une vérité
imparable et belle :
que la lisse de ce qui ne peut pas être
révèle la beauté d'un corps absent
cette poignée
un corps masculin

ce que je ne peux être, ni saisir.
Devant lequel s'arrête, s'arrêtera toujours
ce qui me quitte,
en ce moment même.

jeudi 13 mai 2010

T.G.V. 1





mercredi 12 mai 2010

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barque

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La tenture à moitié repoussée sur le côté
et derrière elle ce froid
cette multitude d'étoiles faiblement luisantes.
Comme une modulation dans le monde
quelque chose de lent et persistant,
qui retient d'y croire tout à fait.

Le corps lui aussi ondulant, l'eau
le long de la barque où tout repose
doucement la fait rouler - là où nous sommes couchés
tous respirant le même rythme invisible

et l'eau respirant aussi
avec son petit halètement pensif
d'animal éternellement contre le plat-bord

et les points de contact :
dos à dos
ou imbriqués - cette phrase muette
qui fait du toucher son langage
des mouvements ses messagers.

Toutes les humeurs dont la vie se baigne
parlant à l'eau du fleuve sombre
à travers la paroi de bois.